Lorsqu'on me sait féru de cinéma alternatif asiatique, il n'est pas rare - voire presque systématique - que l'on me parle de Maria Ozawa, qui semble être la coqueluche des otakus du monde entier.
Malheureusement, vous m'en voyez navré, mais je n'ai pas grand-chose à en dire.
Au Japon, les actrices des films de genres ont pratiquement toujours un passé pornographique. Le phénomène existe aussi en Amérique du Nord - Jenna Jameson dans Zombie Strippers, Alexis Texas dans Bloodlust Zombies, Yurizan Beltrán dans Werewolf in a women's prison... - mais le phénomène demeure marginal. Pour les nippons, ça semble un pré-requis incontournable.
Du coup, étant amateur de cinéma de genre japonais, je me retrouve avec une certaine expertise en actrices pornographiques ou, comme on dit la-bas, en AV idols. Ca ne veut cependant pas dire que je suis amateur également de ces aspects de leurs filmographies respectives.
J'en conviens néanmoins que s'il existait une machine à fabriquer des femmes au physique parfait, celle-ci fabriquerait en série des Maria Ozawa (et je serais bien partant pour en avoir une).
Le problème c'est que si un passé pornographique semble un pré-requis pour le film de genre, l'inverse n'est pas forcément vrai et Maria Ozawa semble se complaire parfaitement dans ce premier genre.
Reste que comme elle approche de la trentaine (et commence, du coup, à avoir un peu plus de mou), elle commence, tranquillement à se tourner vers un cinéma plus dans mes cordes. Ça reste minime (du moins pour le moment).
Maria Ozawa est née en 1986 d'une mère japonaise et d'un père québécois. Pourquoi, alors, son nom de famille est "Ozawa" et pas Tremblay, Roy ou Thibodeau, je l'ignore.
Selon ses dires, c'est la plus parfaite des salopes. Elle a acheté son premier magazine pornographique dès l'âge de 13 ans et ses activités favorites sont la masturbation, se faire venir dans la face et jouer au hockey et aux jeux vidéos. Plus fantasme de jeune masturbateur boutonneux que ça tu meurs.
Contrairement à la plupart des actrices porno japonaises, elle n'a pas été recrutée puis difficilement convaincue, elle s'est rendue d'elle-même au studio parce que "c'est ça qu'elle voulait faire dans la vie".
Elle fait sa première incartade dans un film qui n'en est pas un strictement de cul en 2007. Sans trop s'éloigner non plus puisqu'il s'agit d'un petit film de vampire érotique. Il s'intitule Maid's Secret: Welcome Home (女仆的秘密之歡迎回家) et est réalisé par Waai Nakamura.
Maria Ozawa y partage la vedette avec Asami Seguira, qui - et c'est visible dès les premières minutes du film - s'avère une bien meilleure actrice bien quelle provienne, elle aussi, du monde de la pornographie.
Elles y jouent deux jolies vampiresses travaillant dans un maid café (un café ou les serveuses sont habillées en petites soubrettes) qui tentent de trouver l'amour auprès des humains.
C'est un film, au final et malgré quelques scènes amusantes, relativement insipide et ennuyant.
Elle participe, la même année, à une troisième série de films basée sur le personnage de Go Nakai Kekko Kamen. Elle y tient le rôle titre.
J'adore Kekko Kamen et j'ai dévoré les deux premières séries. Cette troisième série, bien que plus fidèle au matériel original, est moins inspirée et plus prétexte a montrer des tétons. Mais c'est peut-être qu'après avoir vu les deux premières séries ça devient un peu répétitif.
Maria Ozawa, en Kekko Kamen, est parfaite; son corps de rêve génialement mis en valeur par le costume révélateur de la super-héroine. Lorsqu'elle y joue en dehors de son costume, par contre, elle s'avère particulièrement inexpressive. Ma Kekko Kamen préférée, ça demeure Aki Hoshino (qui, elle, n'est pas passé par le porno!).
On la retrouve également dans des rôles mineurs ou de figuration, entre autre le pinku 艶恋師 (Irokoishi) avec Sola Aoi et le drame basé sur un manga 特命係長 只野仁 最後の劇場版 (Mr. Tadano's Secret Mission: From Japan With Love)
绝命派對 (Invitation Only) est un "torture porn" taiwanais de 2009 réalisé par Kevin Ko. Maria Ozawa y interprète le rôle secondaire d'une super hot top modèle qui fait baver les mâles. C'est un rôle qui lui convient assez bien.
Invitation Only ne fait pas de grands efforts pour cacher qu'il est un rip-off de Hostel. Il perd cependant beaucoup moins de temps en préambule que ce dernier et la super pitoune n'y est pas une blondasse est-européenne quelconque, mais Maria Ozawa. Il est un peu moins extrême au sujet des tortures et tout ça mais je l'ai trouvé meilleur.
Ça raconte l'histoire d'un chauffeur un peu moron qui se fait offrir par son patron d'aller le remplacer lors d'une soirée mondaine pour les ultra riches (a.k.a. le 1%). Sur place, il découvre que lui, et une poignée d'autres dans la même situation, y seront les victimes d'une soirée de meurtres et de tortures.
Sommes toutes un assez bon petit film.
En 2009 et 2010, elle devient la source de controverses en participant à deux films Indonésiens; Menculik Miyabi (Kidnapping Miyabi) et Hantu Tanah Kusir (Tanah Kusir Ghost).
L'Indonésie est un pays a majorité musulmane et le Front Pembela Islam - groupe prônant un islamisme plus radical en Indonésie - ne voit pas particulièrement d'un bon oeil la présence de cette dévergondée sur leur territoire et ce malgré les efforts des producteurs à toujours montrer Maria vêtue d'un hidjab sur le matériel promotionnel et les apparitions publiques. Pour éviter les difficultés, de nombreuses scènes furent tournés à Tokyo plutôt qu'à Jakarta comme prévue.
華麗なるエロ神家の一族~深窓令嬢は電気執事の夢をみるかc (Erotibot) est un film d'action érotique de Naoyuki Tomomatsu, un réalisateur étrange qui nous a déjà gratifié, entre autres, de son amusant "Stacy: Attack of the schoolgirl zombies" et de son insupportable "Eat the Schoolgirl".
Le titre original, que l'on peut traduire plus ou moins par "Est-ce que les héritières rêvent de servant robots érotiques?" est, bien-sûr, une parodie du titre du roman de Philips K. Dick "Do Androids Dream of Electric Sheep?".
Mais la comparaison s'arrête relativement là. Si le roman de Dick offre un peu de matières à réflexions, le film de Tomomatsu en offre, lui, bien peu. C'est une simple petite comédie érotique sans grande prétention.
Ça raconte l'histoire d'une jeune héritière ayant passé toute sa vie seule dans un luxueux manoir, n'ayant de contact qu'avec ses quelques serviteurs robots. À la mort de son père, elle est confrontée à d'autres membres de sa famille qui convoitent, eux-aussi, l'héritage paternel.
Maria Ozawa et Asami Seguira, y jouent les méchantes. Tout comme dans Maid's Secret: Welcome Home , Asami vole la vedette en étant tout simplement une meilleure actrice. Maria Ozawa, encore une fois, livre une interprétation morne et n'est visiblement là que pour la rondeur de sa poitrine.
Erotibot est un film correct, mais sans plus.
Si Maria Ozawa, jusque là, a participé à quelques films non-porno, il s'agit pratiquement toujours, vous l'aurez sans doute remarqué, de softcores, de films érotiques ou de rôle secondaire spécifique à des scènes de sexe. Le premier film japonais à l'utiliser purement en tant qu'actrice sans qu'elle n'ai à s'y déshabiller est TOKYOスピーシーズ (Tokyo Species), un film de Nozomu Kasagi sorti en 2012.
Il s'agit d'un film d'horreur à petit budget; ni grandiose ni franchement mauvais et ni vraiment original, ni non plus suffisamment copié sur Species pour qu'on puisse crier au plagiat.
C'est l'histoire d'une jeune écolière qui se suicide en se jetant en bas d'un pont, mais son cadavre est possédé par une sorte de larve extra-terrestre. Sa meilleure amie d'avant et une chasseuse de monstre venu de l'espace unissent leur force pour arrèter la possèdée - qui tue et pond sans arrèt.
Un bon petit série Z pleins de belles jeunes japonaise en uniforme d'écolière mais des CGI atroces et une trame sonore à la limite de l'insupportable.
Maria Ozawa, du moins jusqu'à présent, ne démontre aucun intérêt majeur pour le cinéma de genre - n'acceptant que des rôles de pitoune qui se met à poil pour des producteurs qui ne veulent qu'avoir son nom au générique.
Elle y joue d'ailleurs sans la moindre conviction. Outre des talents d'actrice ou une quelconque personnalité (elle n'en a, pour autant que je sache, aucune), il ne lui reste qu'un physique impéccable.
Sa beauté est grande, certes, mais c'est insuffisant pour m'impressioner. J'aimerais bien, moi aussi, être un fan de Maria Ozawa, mais pour ça, il va falloir qu'elle y mette du sien!
Et vous, Maria Ozawa, vous en pensez quoi?