
A cette époque, les Italiens étaient très fort en création, ultra rapide et à budget réduits, de rip-off de films à succès. Dawn of the Dead (Zombi) ne devait pas échapper au phénomène et on confia la tâche à Lucio Fulci.
Déjà âgé de 52 ans, Fulci est un cinéaste d'expérience, mais il a, jusqu'alors, travaillé essentiellement dans la comédie (il est responsabl9e de la plupart des "Franco & Ciccio"), le giallo et le western. C'est son premier véritable film d'horreur avec créatures.
Il crée, rapidement, Zombi 2. Si le titre suppose une suite au film de George, il s'agit plutôt d'une préquelle; le film cherche à expliquer l'origine de la contamination et, pour ce faire, retourne à ses origines Voudou. Fulci avouera plus tard s'être inspiré beaucoup plus de Jacques Tourneur que de George Romero.

Zombi 2 fait un peu dans l'incohérence, mais grâce à des scènes mémorables (un combat entre un zombie et un requin, un morceau de bois qui entre dans un oeil.), à la musique électronique - mais appropriée - de Fabio Frizzi, à des acteurs principaux compétents (Al Cliver, Ian McCulloch...) et a pleins d'autres petits détails, c'est un succès et le film devient tous aussi culte que l'original dont il est supposé être une moindre copie.

Malgré une réalisation soignée et quelques scénes mémorables, le film est cependant, dans l'ensemble, plutôt médiocre.

Ça fait deux fois en ligne que Fulci nous fait le coup des zombies qui sortent parce qu'une porte de l'enfer a été ouverte mais ça ne l'empêche pas de sortir, toujours en 1981, Quella villa accanto al cimitero (The House by the Cemetery) qui est exactement la même chose.

En 1982, Fulci sort Manhattan Baby. C'est son cinquième film en trois ans et l'inspiration doit commencer à lui manquer parce que celui là est d'un ennui mortel. Les zombies y sont, encore une fois, secondaire, l'histoire étant plutôt celle d'un archéologue américain qui revient a New-York avec sa fille qui a été possédée par l'esprit d'une momie égyptienne (ou quelque chose comme ça parce que c'est assez confus...).
Suite à ce quelconque Manhattan Baby, Fulci quitte les zombies pour quelques années et ne revient au genre qu'en 1988. À cette époque, cependant, sa santé ne va pas fort. Il débute la production de Zombi 3 - enfin un vrai film de zombies - mais la chaleur tropicale ne lui fait pas de bien. Il doit quitter le projet et est remplacé par Bruno Mattei. Il n'existe pas meilleure façon de gâcher un projet de film que d'y mettre Bruno Mattei à la barre.

Ça sera le dernier film (de zombies) de Lucio Fulci avant sa mort en 1998.
Si Lucio Fulci est incontestablement le grand-maitre du zombie italien - surtout à cause de son Zombi 2 - il est loin d'être le seul. À partir de 1980 une pluie de films de zombies s'abat sur l'Italie.

Ça raconte l'histoire d'un promoteur immobilier qui se rend sur l'ile qu'il vient d'acheter dans le but d'y construire un complexe hôtelier et y rencontre un chaman, sa mystérieuse fille et, ultimement, une horde de zombies.
Évidemment c'est un film de Joe D'Amato et par conséquent, on y retrouve beaucoup plus d'escapades lesbiennes que de zombies mais ça demeure quand même un assez bon petit film. C'est même un de mes préférés de toute cette vague de zombies à l'italienne.

Pourtant, l'idée de départ de l'auteur, Claudio Fragasso était bonne: un virus conçu par les occidentaux pour éliminer le tiers-monde en les faisant s'entre-bouffer. Mais l'insuffisance du budget, une série de malchance et l'incompétence de Mattei ont tôt fait de transformer un projet intéressant une daube incroyable.
Seules quelques rares scènes avec Margit Evelyn Newton topless empêche l'auditoire de mourir d'ennui.

Incubo Sulla Cittá Contaminata, c'est aucun scénario cohérent, des zombies qui ont l'air de s'être mis la face dans leur platée de gruau, des scènes qui ne font aucun sens et des acteurs qui donnent l'impression d'en avoir absolument rien à foutre (on les comprend un peu quand même).
Seul les complétistes du film de zombies italiens les plus rigoureux ne devraient subir cette atrocité!

La principale différence est que son réalisateur, Marino Girolami, y ajoute une tribu de cannibales. 1980, en Italie, la mode n'est pas seulement aux zombies, elle est aussi aux films de cannibales. Girolami fait une pierre deux coup!
Se prenant moins au sérieux que Zombi 2, Zombi Holocaust est plus conscient de son statut de film Z et ne se gêne pas pour y aller de dialogue absurde et de scènes qui ne font aucun sens.
À noter que la version américaine (intitulée Dr Butcher, M.D.) y propose une trame sonore différente et quelques scènes en moins (principalement celles ou Alexandra Delli Colli y est à poil, ce qui est un peu dommage)

C'est Le notti del terrore (Burial Ground: Nights of Terror) d'Andrea Bianchi avec Peter Bark et Karin Well.
C'est un film assez médiocre, mais qui se démarque par la performance assez exceptionnelle de Peter Bark, qui est un nain, et qui interprète ici le rôle d'un enfant amoureux de sa mère.




Peu importe les circonstances, Jeff Stryker est incapable d'avoir l'air de quoi que ça soit d'autre que d'un acteur de porno gay... Pour cette raison et une poignée d'autres, After Death (Oltre la morte) demeure un film amusant; mais souvent
pour les mauvaises raisons.
After Death est la pierre finale de cette vague de zombiisme italien. Cette vague aura surtout engendré des daubes incroyables, mais aussi quelques trésors.
C'est pourtant quelques années plus tard, alors que l'on attend plus rien qu'un petit miracle se produit...

Ca raconte l'histoire d'un gardien de cimetière, de son assistant trisomique et de leurs histoires d'amour avec des morts qui, curieusement, sortent de leurs tombes.
Dans un style totalement différent de la vague précédente, Dellamorte Dellamore surprend par la qualité de son scénario (écrit par Gianni Romoli et basé sur un roman de Tiziano Sclavi) et l'excellent jeu des acteurs (le chanteur français François Hadji-Lazaro membre des groupes Pigalle et Les garçons bouchers s'y avère particulièrement excellent dans son rôle d'assistant mongoloïde).
Et pour terminer en beauté, deux petits navets de Bruno Mattei sorti respectivement en 2006 et 2007, Zombi: La creazione (Zombies: The Beginning) et L'isola dei morti viventi (Island of the Living Dead).

Certes, c'est du Bruno Mattei, avec son lot d'incohérences et d'utilisation abusive de stock footage, mais ça se laisse regarder sans peine et même avec un certain plaisir...
Et vous, quel est votre film de zombies italien préféré?
Premier truc : continue les articles de fond comme celui-ci, c'est passionnant.
ReplyDeleteDeuxième truc : faire apparaitre les commentaires récents quelque part sur la droite du blog par ex, ce serait pas une bonne idée ? Enfin tu fais comme tu veux.
euh je me rappelle pas de zombies dans "manhattan baby". En tout cas, les meilleurs films de zombies Italiens sont ceux de Bruno Mattei pour le coté rigolade et aussi le tout récent "eaters rise of the dead".
ReplyDeleteOli: merci et c'est fait!
ReplyDeleteLocutus57: En fait il y en a mais si peu que j<araus meme pas du le mentionner ici...
Ca aurait ete mieux de parler de Eaters mais je ne savait meme pas qu'il existe!
Oui c'est ce que je me disais. En même temps, je crois m'être endormi dans ce film tellement c'était mauvais ^^
ReplyDelete"L'avion de l'apocalypse" c'est pas italien ? En tous cas je cherche désespérément à le revoir mais je le trouve pas !
ReplyDeleteL'avion de l'apocalypse, c'est "Incubo Sulla Cittá Contaminata"
ReplyDeleteAh bah j'avais même pas fait le lien entre les deux films...
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